Selon la loi :

“Le harcèlement est une violence fondée sur des rapports de domination et d’intimidation qui a pour objet ou effet une dégradation des conditions de vie de la victime et un impact sur sa santé physique ou psychique.” (source)

Qu’il soit moral ou sexuel, le harcèlement peut s’exercer dans toutes les sphères de ta vie, de manière verbale et/ou physique, en face à face ou en ligne. Ainsi, même au travail ou dans ton établissement de formation, tu peux être victime ou témoin de harcèlement.

Le harcèlement au travail et/ou à l’école peut se produire selon différents schémas : en groupe ou d’une personne à une autre personne. Ce harcèlement peut être continu ou épisodique, autrement dit le harceleur peut laisser des moments de répits à son harcelé. 

Des facteurs peuvent être la cause du harcèlement : une position hiérarchique abusive, des conflits de personnalités, les situations de stress, de la discrimination comme le sexisme ou le racisme, sur certains facteurs socio-culturels (la religion, les traditions, etc.) N’hésite pas à consulter notre article sur les discriminations. 

3 formes de harcèlement sont reconnus : 

• Le harcèlement moral, 
• Le harcèlement sexuel, 
• Le cyberharcèlement.

Nous pouvons également parler de harcèlement scolaire (lié à un environnement spécifique) et de harcèlement téléphonique (appels téléphoniques et messages malveillants), lié plutôt à un objet/une pratique.

Tu peux être victime de ces trois formes de harcèlement en même temps, d’un seul ou de deux.

Définition et signes

Le harcèlement moral

La définition : 

“Le harcèlement moral se manifeste par des propos ou des comportements répétés pouvant entraîner, pour la personne qui les subit, une dégradation de ses conditions de travail.” (source)

Les signes : 

Les signes cités sont non exhaustifs et peuvent prendre différentes formes. Cela peut aller de la menace au dénigrement voire à l'humiliation. Le point commun ? Ils sont utilisés pour faire pression et asseoir une supériorité entre toi et ton harceleur. 

Retrouve plus d’informations ici :  Humiliation au travail et discrédit d'un salarié par le Conseil de prud'hommes. 

• Des critiques quotidiennes injustifiées (“Tu n’es vraiment pas très malin”, “Tu es mal habillé aujourd’hui”, ...)
• Des menaces (“Je vais te virer si tu ne fais pas cela dans les temps”, “Je sais où tu habites”, “Je vais venir chez toi”, “Reste plus tard sinon tu vas le regretter”, …)
• Une agressivité constante au travail (des cris, un manque de respect…)
• Des tâches dévalorisantes qui sont inutiles ou allant au-delà de tes compétences (tu fais les cafés, tu emmènes les affaires de ton supérieur au pressing…)
• Être privé de ses outils professionnels (tu n’as pas le droit à des Équipements de Protection Individuelle, il cache ou fouille dans tes affaires…) 
• Mise de côté du collaborateur (isolement, refus d’intégrer les réunions d’équipes…)

Le harcèlement sexuel et sexiste

La définition :

Ce sont des actions répétées fondées sur ton genre, ton physique et/ou ton sexe. Ces remarques peuvent aussi concerner ton travail ou tes compétences.

Elles peuvent parfois aller plus loin et devenir des violences sexuelles. Cela signifie, par exemple, qu’une personne touche une partie intime de ton corps, sans ton consentement et sous la menace.

Les signes :

• Une personne t’impose à plusieurs reprises des propos sexistes et/ou obscènes (“T’es une fille, ta place est dans la cuisine” ou “Tu vas pas te vexer pour ça, t’es un homme, un vrai”).
• Un collègue te gêne quotidiennement avec des propos à connotation sexuelle, malgré ta demande d’arrêter*.*
• Quelqu’un t’oblige à regarder des vidéos à caractère pornographique, 
• Ton employeur, ton maître d’apprentissage, un.e collègue ou un.e enseignant.e te propose ou exige une relation sexuelle en échange d’un contrat, d’une bonne note ou d’un avantage, cela s’appelle du chantage sexuel.
• Des contacts physiques non désirés et non consentis. 

Le harcèlement moral et le harcèlement sexuel et sexiste peuvent également s’exprimer : 

• En ligne (e-mail, messages sur les réseaux sociaux et les réseaux professionnels) : on parle alors de cyberharcèlement. Celui-ci contient les mêmes formes de harcèlement (propos répétés, humiliants, violents et dégradants), avec une caractéristique numérique.  Par exemple, recevoir x notifications sur ta boîte e-mail personnelle ou ton téléphone personnel, à propos du travail (pendant/hors vacances, lorsque tu es en cours) ou recevoir des messages d’insultes et/ou de menaces.
• Physique : au travail, désigne des actes répétés de violence physique ou de gestes agressifs exercés sur un salarié dans le cadre professionnel. Contrairement à une agression isolée, le harcèlement physique se caractérise par sa répétition, ce qui en fait une forme de violence systématique et intentionnelle. Par exemple : des contacts physiques violents (coups répétés même minimes), la violence comme punition, des gestes menaçants (un semblant de gifle), l'utilisation d’objets comme moyen de violence (jeter intentionnellement, et dans le but de te faire mal, des objets dans ta direction ou dans la pièce).

Les recours

Avant d’aborder les recours juridiques, il est important de rappeler que tu es légitime de dire stop, de t’opposer à ces gestes et paroles. 

Harcèlement moral

En cas de harcèlement moral, si l’auteur n’est pas ton employeur ou ton maître d’apprentissage, tu peux les prévenir, et/ou en parler aux représentants du personnel (CSE) et alerter l’inspection du travail. Tu peux aussi en parler à un.e collègue de confiance, afin de ne pas être seul dans ta situation. Enfin, il est également important de faire part de la situation à ton école.

Secteur privé : 

Plusieurs structures et acteurs ressources peuvent être sollicités :

• La médecine du travail : les coordonnées sont affichées sur ton lieu de travail, dans un espace commun à tous les salariés. 
• Le commissariat le plus proche de chez toi afin de porter plainte. Si elles existent, il est conseillé de conserver des preuves du harcèlement (sms, e-mail, photo d’une situation…) et de recueillir des témoignages.

Si tu as subi des violences physiques, tu peux être amené à voir un médecin légiste,  seul habilité à constater les violences subies. Ces dernières seront inscrites dans un dossier et pourront servir de preuve lors d’un éventuel procès ; elles attestent, prouvent les faits éprouvés.

• Le conseil de prud’hommes. Cet organisme est habilité à régler les litiges individuels entre employeur et salarié survenus dans le cadre d’un contrat de travail. Il est compétent en cas de situation de harcèlement (moral ou sexuel) ou de discrimination (en savoir plus).

Fonction publique : 

Tu peux saisir les mêmes instances que dans le secteur privé, à la seule différence que tu ne saisis pas le conseil de prud’hommes mais le tribunal administratif. 

Harcèlement sexuel / violences sexistes et sexuelles au travail (V.S.S.T.)

Ton recours principal est le dépôt de plainte au sein du commissariat le plus proche. Au même titre que précédemment, un médecin légiste sera mandaté.

Si tu as des preuves écrites du harcèlement, prends-les avec toi, elles te seront utiles. Dans un second temps, tu peux aussi saisir le conseil de prud’hommes.

Un certain nombre de lignes d’écoute téléphonique gratuites existent. Ces professionnels, ou bénévoles, sont là pour t’accompagner dans tes démarches et t’apporter une écoute attentive, sans jugement : 

• Le 3919, Violences Femmes Info, 7j/7, 24h/24
• Le 119, le service national de l’enfance en danger (appel anonyme), 7j/7 et 24h/24. 
• Fil santé jeune au  0800 235 236, ou sur le tchat fil en ligne, 7j/7 de 9h à 23h
• Nightline, une plateforme d’aide à la santé mentale, ainsi que le dispositif Chèque Psy, qui te permettent d’être écouté pour le premier, et d’avoir des rendez-vous gratuits avec un psychologue pour le second.

Témoin de harcèlement 

Agir sans te mettre en péril

Le témoin joue un rôle important lors de ces situations délicates, le premier réflexe que tu peux adopter est de créer une coupure. Celle-ci peut être verbale ou physique, et peut-être le simple fait de marcher entre l’auteur et la victime. Tu peux aussi t’adresser à la victime, ou au harceleur, pour amorcer un changement de sujet. 

Il est important que tu penses aussi à ta sécurité, ainsi dans des situations les plus extrêmes, demande du soutien à d’autres collègues. 

Alerter

Tu peux alerter les autorités compétentes, en accord avec la victime. Ainsi, tu peux communiquer auprès des différents acteurs cités dans cet article. 

Tu peux aussi demander d’être témoin s'il y a une ouverture de dossier judiciaire, ton témoignage peut faire la différence au tribunal. 

Te protéger 

Être témoin de harcèlement est bouleversant, ainsi, il est important de penser à toi. Te protéger psychologiquement est important. Pour cela, tu peux contacter les différentes ressources citées (Nightline, psychologue…) ou contacter la médecine du travail. N’oublie pas ton entourage proche qui peut être d’une grande aide, ne reste pas seul dans cette situation. 

N’hésite pas à en parler à tes supérieurs hiérarchiques qui peuvent mettre en place des groupes d’analyse de travail ou d'autres pratiques pour réguler la cohésion d’équipe. Il n’est pas conseillé de parler à la place de la victime, il est préférable de restituer ce qu’on a vu, entendu et ressenti. 

Pour conclure, il est important de rappeler que tu n’es pas seul et qu’il est normal de se sentir désemparé par ce type de situation, en tant que victime ou témoin. N’hésite pas à parler des événements subis, ou constatés, autour de toi (amis, collègues, familles, professionnels du soin, etc.).

Différentes ressources utiles :  

En savoir plus sur les violences sexistes et sexuelles 

Le harcèlement moral au travail

Le cyberharcèlement 

Le harcèlement moral 

Le harcèlement sexuel 

Que faire en cas de harcèlement ?

Les associations de prévention et de lutte contre les V.S.S.  

💬 Une question ?

Tu peux nous contacter via la bulle bleue, en bas, à droite.

Mis à jour le : 28/08/2025